- Albion Hicks
- 15-10-2010
- Biographie
Né à Fulham, Londres en 1964, il commence à dessiner comme tous les enfants dessinent le monde tels qu' ils le voient : maman, papa, la maison, les fleurs, les châteaux et les scènes de bataille , les voitures, les avions qui laissent tomber des bombes, les fusils des soldats qui tirent des lignes en pointillé pour signer et mourir. Puis, prenant conscience de ce que le « monde réel » a en réserve, il s'échappe dans le monde de l' imagination dés que l' occasion se présente. Il vit sa première expérience une nuit, sous un ciel plein d'étoiles, et c' est à ce moment qu' il commence à appréhender la notion de perspective.
Il quitte Londres, d' abord pour la Cornouailles puis pour le Devon. Il dessine d' abord pour faire plaisir à ceux qui l' entourent, se concentrant principalement sur des sujets folkloriques et sur les Travellers . Il travaille aussi, en free lance, pour l' ANC et les Amis de la Terre, produisant lui-même un livre « Il était une fois, un Arbre ».
Plus tard, voyageant dans son bus de 1960 nommé Molly, il ressent une grande joie à vivre comme un « Véritable animal » . Il commence à créer ses oeuvres les plus singulières, ses émotions se libèrent, son style s'oriente vers l'étude de la société et de ses travers. A la fin de 1980 il construit de grandes sculptures pyrotechniques, non seulement destinées à faire réfléchir sur les questions concernant la valeur de l' Art, mais à faire en sorte que les gens gardent ces oeuvres éphémères dans leur mémoire, jamais altérées ni critiquées par le temps, comme un amour perdu. Au cours de l'été 1989, il crée quelques unes de ses plus grandes pièces, comme « L' Impossible Cadeau d' Anniversaire » : un dragon de 20 mêtres de long, fait de bois et de cuivre, qui brûla dans des couleurs lilas et émeraude, avant que la carcasse soit vendue à un ferrailleur.
L' époque « pyrotechnique » se termine en septembre 1989 au Dartington Hall, dans le Devon, où il brûle plus de 300 de ses toiles, afin de chauffer suffisamment d' eau pour un thé à la mangue géant prévu pour plus de 80 personnes.
C' est ainsi qu' il quitte l' Angleterre dans son bus , voyage à travers la France, dessine dans les cafés et les rues, jusqu' à sa rencontre avec Danielle Jacqui et le Mouvement Singulier. IL est invité à les rejoindre pour leur première exposition, en 1990, dans le village de Roquevaire, dans les Bouches-du-Rhône. C' est là , dans cet espace de liberté que son travail est confronté à un public averti, familier de l' Art Brut, d' Outsider et du Mouvement Singulier. La réponse est très favorable, ses tableaux semblent entrer en résonnance avec la vie intime des gens, leurs rêves, leurs désirs et leurs déceptions.
Il voyage à travers les montagnes du sud de l' Espagne, à travers la Hollande et l' Allemagne, avec de nouvelles rencontres et des possibilités de travail tout au long de la route. Il remplit ses « Carnets de Voyage » quand il travaille à des travaux d' irrigation dans la Sierra Nevada, qu' il dessine à la craie dans les rues de Marseille et conduit des camions vers l' Allemagne de l' Est. Ses carnets de croquis et de poésie ont été exposés et catalogués de nombreuses fois.
Il a toujours lutté avec persévérance afin que son travail soit vu et connu par le plus de gens possible, ses tableaux voyageant d' exposition en exposition. Son travail se trouve maintenant dans des collections, des galeries, et des musées consacrés au Mouvement Singulier. Une collection de plus de 30 tableaux est exposée en permanence au Musée de l' Art en Marche , dans la Drôme, aussi bien qu' à Milan, Valence (Espagne) , et en Angleterre. Il a eu l' attention des medias, des critiques d' art et des conservateurs de musées, des émissions de TV, articles dans les journaux etc. et exposé aux USA et en Corse.
Son travail continue de questionner, d' inciter à la réflexion tout en étant personnel. Il regarde vers l' arrière et en avant dans le même temps. Cela parle d' une AnimalHumanité, de son environnement qui se modifie, de son individualité, et de ses responsabilités vis à vis des autres et de cette planète.
Ce serait triste si, en prenant de l' âge, nous devions voir tout ceci comme une preuve de naïveté. Albion est fier d' être appelé marginal, et fier de faire partie du mouvement de l' Art Singulier.